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Accueil > Blog > Plexus Story #3 : troisème partie voyage au Japon

Plexus Story #3 : chasse aux disques, bains publics et cérémonie du thé

Une nouvelle Plexus Story* !
En quête des Record Shops les plus obscurs de Tokyo, Guillaume s'accorde une petite pause...
Voici la suite du récit de son premier diggin'trip au Japon.

Publié le 24 août 2023
par Plexus

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* C'est quoi les Plexus Stories ?
Prends un café, fais tourner un disque, installe-toi confortablement pour lire cet article : Plexus partage ses souvenirs, anecdotes et secrets de disquaire...

Dans les épisodes précédents...

Février 2015, j'atterris à Tokyo pour un séjour mémorable : deux semaines de pérégrinations dans les magasins de disques de la ville, guidé par mon ami Jérôme. Je comprends très vite que partir à la recherche des disques les plus rares au monde dans les conditions offertes par la capitale nippone, c'est pour beaucoup de collectionneurs un rêve devenu réalité...

Lire la Story #1 | Lire la Story #2

Le paradoxe du digging tourism à Tokyo

Ce premier voyage fut particulièrement intense, et ceux qui suivirent ne furent pas moins éreintants…

Mais malgré ces heures innombrables à brasser des centaines de bacs de disques et la fatigue quotidienne de porter ces sacs à roulettes remplis d’albums précieusement chinés, un certain apaisement, une véritable satisfaction se fait sentir.

Un plaisir inouï est toujours ressorti de ce labeur monotone et monomaniaque.

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Des disquaires à vous en faire tourner la tête

L’appétit du chineur de disques est véritablement insatiable, et ce n’est pas une surprise pour ceux qui connaissent cette passion. 

Ce n'est pas non plus une spécificité de cette activité : on retrouve la même folie dans chaque collection, que ce soit en littérature, arts plastiques, instruments de musique, design…

Seulement ici, se retrouver face à une telle immensité des possibles, devant cette multitude de disquaires et de boutiques proposant des disques à vendre, dans une densité si forte*... cette richesse-là peut très vite faire perdre la tête à plus d’un digger expérimenté.

* La concentration de magasins de disques au mètre carré est unique à Tokyo.

Acheter ou ne pas acheter... telle est la question

Deux cas de figure possibles : sombrer dans une folie compulsive et se retrouver complètement fauché en très peu de temps, ou au contraire décrocher très vite face à l’incommensurabilité de ces stocks infinis, puis finir par ne plus savoir quoi faire et se retrouver paralysé.

Fort heureusement, j’ai toujours plus ou moins réussi à trouver un certain équilibre entre ces deux écueils.

Car chacun de mes voyages fut rempli de découvertes culturelles captivantes, me permettant de sortir la tête de ces infinies et tourbillonnantes références modal jazz, disco japonais, noise-rock, acid-folk, detroit house, neo-acoustic, post-rock, heavy & metal

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Se remettre de sa journée aux bains publics

L’expérience la plus salvatrice de ces multiples périples dans la capitale du disque fut très certainement le bain public : le sento.

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Difficile de trouver un lieu et un rituel qui permettent de mieux se déconnecter de la réalité du quotidien, ou du moins de faire une véritable pause au milieu du tumulte tokyoïte. 

Pour ma première expérience, j’ai tout simplement commencé par franchir le seuil d’un de ces typiques bains dans notre premier hôtel situé à Azabu Juban.

Le sous-sol de ce dernier possédait en effet des bains réservés à la clientèle de l’hôtel, et la curiosité me poussa à tenter l’expérience.

Photo : tout comme la première image (visible en intro), cette fresque délicieusement rétro décorait l'un des nombreux Sento que j'ai pu croiser.

Les étapes

Connaissant l’importance du rituel dans la culture japonaise, je me renseigne alors un minimum dans mon guide afin d’éviter toute bévue... et me lance dans l’aventure à l’aveuglette.

Je me retrouve seul dans ce sous-sol à moitié glauque mais d’une quiétude et sérénité surprenantes. J’espère ne pas me tromper dans l’enchainement des étapes : me dénuder entièrement, ranger mes vêtements dans un casier, me laver sur un tabouret, puis plonger dans un premier bain tiède.

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L’expérience est quelque peu biaisée, car je me retrouve seul dans cette espace habituellement partagé par l’ensemble de la communauté, non qu’il soit véritablement un lieu d’échange et de discussion, mais se retrouver seul dans un tel endroit, tout en devant respecter un grand nombre de règles collectives, semble perdre un peu de son sens profond.

Sento obsession

Passé cette première tentative plus ou moins concluante, chercher un bain public proche des logements de mes futures voyages devint un réflexe et un véritable besoin.

À chaque fois, ces intermèdes de détente me permettent de me déconnecter de mon obsession première et de me plonger dans une authentique expérience japonaise.

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Chercher au tout début de la nuit cette petite adresse perdue, cette devanture typique... c'est une quête tout aussi subtile et satisfaisante que celle d’un disque que tout le monde semble avoir oublié.

Car il y a peu de chance pour que vous croisiez un grand nombre de touristes dans ces bains de quartiers. Le nombre de ces établissements est impressionnant dans Tokyo, bien que diminuant d’années en années. 

Petit guide du Sento

Pour un-e  européen-ne, entrer dans ce genre d'établissement typiquement japonais ne se fait pas sans un certain nombre de "culture shocks" : la nudité reste une première barrière, et surtout, on doit se confronter à une pratique qui ne s’est jamais vraiment développée dans l'Europe occidentale.

Pour achever votre désorientation, très peu d’informations vous sont fournies à l’entrée de ces spots intemporels, souvent tenus par de petites mamies au sourire accueillant, et plus que surprises de voir un gaijin* se présenter dans ces lieux populaires.

* Gaikokujin ("personne d'un pays extérieur") ou simplement Gaijin ("personne de l'extérieur") sont des termes japonais utilisés pour désigner les étrangers au Japon.

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1 On se déchausse ! Comme dans tout intérieur japonnais, les chaussures restent à l'entrée. On dirait que vous ne serez pas seul(e) dans ce Sento.

2 Casiers individuels fermant avec un cadenas pour y déposer vos chaussures. 

3 Incontournable distributeur : peuplant toutes les rues de Tokyo, les distributeurs automatiques vendent absolument n'importe quoi. Ici, des boissons chaudes ou froides à déguster en sortant.

4 Enseigne lumineuse affichant les prix (souvent très bon marché dans les Sento de quartier).

5 Petite ambiance musicale

6 Vestiaires : d'autres casiers vous y attendent pour vos vêtements, il ne vous reste plus qu'à franchir le seuil des bains... 

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Immersion dans la culture japonaise

La survie d’un tel rituel me semble désormais évidente. Dans une société si hiérarchique, avec une pression sociale si importante, un lieu comme le sento paraît bien indispensable : il permet de véritablement sortir du carcan quotidien et de se retrouver à égal avec l’ensemble de la société - même si très peu de la classe aisée continue de participer à ce rituel.

Je me souviens très bien m’être retrouvé dans les vestiaires aux côtés d’un japonais tatoué de la tête au pieds.

D'abord en train de se sécher face à moi, puis en sortant dans le hall d’entrée pour boire une boisson rafraichissante à mes côtés, comme si de rien était.

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Était-ce véritablement un Yakuza comme la rumeur l’affirme ? Je n’en sais rien… En tout cas, la distance sociale et culturelle semblait bien abolie, et je ne pense pas qu’un autre lieu puisse mieux le faire que ces petits bains publics de quartier.

Ce rendez-vous aux bains publics devint une étape incontournable de mes différents périples à Tokyo, et reste très certainement une des expériences les plus fortes et enrichissantes vécue sur place, tout en étant d’une simplicité et authenticité évidente.

Petit thé, grand moment

La cérémonie du thé occupe elle aussi un statut singulier, et ma chance fut de pouvoir participer à une séance privée entièrement organisée en notre faveur grâce à l’épouse de Jérôme, Emi.

Grâce à son travail de traductrice, elle était en relation avec une élève accomplie en la matière, qui accepta de nous faire découvrir cet art lors d’une séance d'essai, pour laquelle nous lui servirions de cobayes.

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Là encore, je ne connaissais rien de cette pratique hormis les quelques images et clichés que nous, européens, pouvons avoir en tête : le raffinement et la lenteur des gestes, l’art floral (ou Chabana), la dimension poétique de l’expérience…

Et je dois avouer que je redoutais quelque peu de ne jamais avoir l’opportunité de véritablement découvrir cet art, avec un(e) maitre(sse) de cérémonie et un cadre authentique.

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Un lieu hors du temps

Niché tout en haut d’un immense building de Yokohama, je me retrouve alors plongé dans un décor totalement surréaliste et hors du temps. Une fois la porte franchie, on m’invite à retirer mes chaussures et à suivre le chemin qui mène aux différentes salles du thé tout en marchant sur un parcours de pierre parfaitement rythmé au milieu de petit galets finement choisis.

D’une élégance et beauté exceptionnelle, vêtue d’un kimono aux détails somptueux, mon hôtesse me guide vers une première salle ouverte *, où le sol est couvert de tatamis.

* Les pièces où se déroulent les cérémonies du thé - appelée chashitsu - possèdent, selon leur taille et composition, des significations différentes et sont réservées à certains types de cérémonie. L'ouverture plus ou moins grande de l'entrée de la pièce, sa dimension totale, le type de vue qu'elle propose... ces éléments définissent par eux-mêmes le registre et prestige du rituel.

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La cérémonie débute

J'ai la chance d’avoir une traduction et explication des différents rituels : le positionnement du corps sur le tatami, la lecture de la calligraphie choisie en adéquation avec la composition florale, le choix des ustensiles, de la céramique, du type de thé, le rythme et la précision des mouvements... Chaque geste est empreint d’une dimension esthétique, et l’ensemble de la cérémonie s’inscrit dans une démarche spirituelle profonde.

La séance dure presque deux heures, mais l’expérience parait totalement intemporelle. La lenteur, l’intensité, et la précision des gestes, le dépouillement et la pureté du formalisme esthétique, tout est fait pour que le temps se dilate et transforme l’appréhension du monde qui nous entoure. Je ressors un peu fébrile, mais profondément marqué par cette expérience unique. Notre hôtesse nous offre pour finir une magnifique brochure sur l’histoire de la cérémonie du thé. Son travail, sa générosité et sa passion resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

Bien que pouvant apparaître comme des clichés du tourisme nippon, ces deux expériences, le sento et la cérémonie du thé, n’en restent pas moins primordiales si l’on souhaite véritablement s’imprégner de la culture japonaise traditionnelle.

Les parenthèses que procurent ces moments privilégiés m’ont permis de donner un rythme particulier à mes voyages, et de ralentir quelque peu ma course aveugle et effrénée en quête de disques. 

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