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Nouvelle Plexus Story* avec la suite du récit de Guillaume et de son premier voyage au Japon.
Publié le 25 mai 2023
par Plexus
* C'est quoi les Plexus Stories ?
Prends un café, fais tourner un disque, installe-toi confortablement pour lire cet article : Plexus partage ses souvenirs, anecdotes et secrets de disquaire...
Dans l'épisode précédent...
Nous sommes en 2015 et je débarque pour la première fois au Japon. À la fois émerveillé et dérouté après la visite de quelques disquaires dans Shibuya et Shinjuku, je commence à comprendre que la suite du voyage s'annonce grandiose. Au programme : une tournée de la ville ponctuée par de nombreuses visites des différents shops, en suivant un Jérôme tout aussi exalté...
Découvrir à pieds les quartiers résidentiels, tomber sur des restaurants oubliés des guides touristiques, se laisser attirer par des boutiques perdues dans les dédales des immeubles...
Essayer de comprendre à quel étage ou sous-sol correspond une enseigne mystérieuse posées au bord d’une petite impasse, traverser les quartiers d’affaire sans comprendre la moindre activité qui s’y passe...
Flâner dans un « pocket park* » abandonné, se faire accoster par des rabatteurs dans les quartiers rouges, se laisser tenter par la lumière d’un snack bar ouvert en pleine nuit.
L’expérience est à la fois enrichissante et décevante… richesse d’une culture et d’une société qui ne s’arrête jamais, face à la déception d’un voyage à la finitude programmée.
* Littéralement « parc de poche » : mini-espace urbain végétalisé, qu'il n'est pas rare de croiser dans la capitale nippone.
Je fais entièrement confiance à Jérôme pour le choix des shops à découvrir, n’ayant à l’époque qu’un accès ultra limité à Internet dans le hall de notre hôtel, et pas de smartphone, pas de GPS… juste mes cartes et quelques guides pour me repérer.
C’était une période charnière où je tâtonnais un peu à l’aveugle. Et le plaisir était d’autant plus intense.
Chaque arrêt à un shop de disques est un comme un jalon, ou plutôt un but prédéfini permettant de fixer des repères sur la carte incommensurable de Tokyo. Les jours passent et j’apprends le nom des arrêts des trains, du métro, ainsi que le nom des quartiers grâce à ces sessions de dig chez les disquaires, et toute une cartographie imaginaire de la ville prend forme.
Koenji, Ikebukuro, Takadanobaba, Ochanomizu, Mitaka, Nakano, Jimbocho, Shimokitazawa… chaque station, chaque quartier restera toujours associé à un disquaire spécifique, à des trouvailles inoubliables et des heures et des heures de recherches approfondies.
Une véritable « image mentale » de la ville supplante sa réelle cartographie, pour reprendre la citation de Julien Gracq évoquée par Manuel Tardits dans le magnifique ouvrage « Tokyo, Portraits & Fictions ».
Tokyo, portraits et fictions
Manuel Tardits
Éditions du Lézard Noir >
Là ou l’immensité de la ville peut paraître comme un obstacle à celui qui souhaite trouver la perle rare, il me semble, au contraire, que l’ensemble de l’organisation sociale, structurelle et économique de Tokyo permet justement d’acquérir une aisance et une efficacité inégalable pour celui ou celle qui souhaite, en peu de temps, avoir accès à un maximum de lieux.
La perfection des réseaux de transport, la fluidité naturelle des mouvements de foule, l’accessibilité universelle, la rigueur des horaires, le respect d’autrui… Être touriste à Tokyo, et particulièrement pour un touriste passionné de disques, c’est entrer dans cette routine parfaitement orchestrée, certes quelque peu impersonnelle mais où l’individu accède aux meilleurs services et infrastructures imaginables.
Partir à la recherche des disques les plus rares au monde dans ces conditions, c’est en quelque sorte une chance et un rêve devenu très vite réalité.
Au bout de quelques jours de pérégrinations intenses dans la ville et ses alentours, le constat est sans appel… les valises sont déjà pleines à craquer, la chambre d’hôtel est en bordel, des tas de disques à chaque recoin. Il va falloir trouver une nouvelle organisation, et surtout revenir au plus vite.
Mais Jérôme continue de nous guider à travers cette ville protéiforme.
Je découvre des shops totalement improbables, dans les recoins les plus oubliés de Tokyo, en dehors des circuits touristiques et des foules.
Perdu dans une impasse de Nishiogikubo, Jérôme nous entraîne dans une minuscule boutique. Je ne suis pas très motivé : encore une échoppe hors du temps, qui n’a certainement pas renouvelé ses stocks depuis de nombreux mois, et dont les disques doivent être recouverts de poussière...
Erreur !
Au bout de quelques minutes à fouiller dans les 2 premiers bacs, je refoule très vite mon a priori et comprends qu’il va falloir souffrir pendant quelques heures dans ce 20m2 où il est à peine possible de faire plus de deux pas sans buter contre une caisse de disques.
Le petit papi derrière le comptoir n’a même pas essayé de nous faire un signe de tête pour nous saluer. Il s’occupe de mettre quelques disques sous pochette et étiquette lentement ses maigres nouveaux arrivages. Deux grands murs de disques, rangés à la verticale, serrés au maximum attendent patiemment que l’on se mette au travail.
Plus je m’enfonce dans cette quantité innombrable de disques, plus je comprends que ce shop de quartier, à l’apparence anecdotique, est en réalité un monstre : il deviendra un rendez-vous incontournable de ces prochaines années.
La sélection est plus que solide, les états superbes, et de belles découvertes se cachent au fin fond de ces caisses oubliées. Mais difficile de croire par contre aux promesses du nom de la boutique, Fun Records : au fil des minutes et des heures de dig, le papi se met à souffler, à soupirer… Et plus mon tas de trouvailles augmente, plus il soupire, comme s’il n’avait plus véritablement le courage de vendre ses disques.
Jérôme m’explique que c’est toujours ainsi : l’humeur du patron est quelque peu surprenante et je finis par croire qu’on le dérange vraiment et qu’il préférerait que l’on parte. Avant l’horaire de fermeture, je me dirige tant bien que mal vers la caisse et lui fait signe que je souhaite payer, il soupire à nouveau et commence ses comptes. Il me montre le ticket final et m’indique une ligne de réduction, alors que je n’avais rien demandé.
Je lui règle le montant indiqué, et il laisse échapper cette fois un sourire discret et retourne tranquillement à ses occupations avant de fermer boutique.
Étrange rencontre avec ce vieil homme, sa boutique impraticable et ses disques incroyables... l’histoire sera toujours la même, des années durant : mes piles de disques augmentant, ses soupirs de plus en plus insistants, mais toujours le même résultat et plaisir final.
Jusqu’au jour où, sans grande surprise, nous constatons que le shop ferme ses portes... comme de nombreuses boutiques de quartier en fin de vie.
Un autre mystère fut ce shop que nous avions fini par surnommer Oh Yeah ! à Koenji. Là encore, c’est grâce à l’intuition de Jérôme que nous avons pu découvrir cette boutique...
Nichée au 2ème étage d’un petit building invisible, on y accède par un escalier à la décoration minimaliste. La porte est grande ouverte, et vous devez écarter le rideau qui masque l'intérieur pour entrer...
Rien à voir avec Fun Records :
la vibe est totalement différente...
Pas beaucoup plus grand, mais la boutique respire avec des bacs accessibles et classés avec modernité, des sections thématiques personnalisées, des étiquettes aux commentaires poussés... et cette fois, un boss souriant derrière le comptoir !
Jérôme avait sympathisé avec ce dernier, et ils échangeaient toujours avec une certaine complicité malgré la barrière de la langue. Une confiance était établie : mister Oh Yeah (car il finissait toujours ses phrases ainsi) gardait quelques disques de côté pour Jérôme, connaissant ses goûts au fur et à mesure de ses achats.
Au bout de quelques voyages et passages dans sa boutique, il finit même par me conseiller des disques qu’il gardait précieusement pour moi derrière son comptoir.
Il nous introduisait des coups de cœur en jazz japonais ou city-pop -bien avant que la hype s’abatte sur ces références- qu’il passait avec une grande précaution sur sa platine Denon aux rebords poussiéreux, équipée d’une cellule DL103 fatiguée, aux aiguës criards, mais toujours aussi charmante.
L’ambiance était à l’opposée du côté froid et impersonnel de la plupart des boutiques de Tokyo. Il était au final un des seuls disquaires avec lesquels nous avions réussi à dialoguer un minimum. Là encore, le recul me manquait pour véritablement réaliser de la chance que j’avais, car cette ambiance chaleureuse et ces précieux échanges ne sont pas monnaie courante au Japon.
Quelques années plus tard, alors que nous avions commencé à remarquer que notre ami ne semblait plus vraiment lui-même, Jérôme retrouva le local vide et toute cette complicité s’arrêta du jour au lendemain...
Plusieurs mois après cet événement, il croisa Mister Oh Yeah au hasard dans les rues de Tokyo. Le discours erratique et peu cohérent de notre ami ne permit pas à Jérôme de réellement échanger avec lui ni de connaitre la raison de sa fermeture.
Nous ne l'avons jamais recroisé depuis, et ne saurons probablement jamais ce qui a bien pu lui arriver.
La découverte de ces deux disquaires atypiques, dès mon premier voyage me donna le déclic et la passion pour ces petites boutiques oubliées, riches en découvertes, aux ambiances toutes différentes, parfois freak-out, mais toujours aussi attachantes les unes que les autres…
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