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Steve Kuhn

Parfois déconcertant, parfois dissonant, il peut être rebutant... mais impossible d'ignorer son incroyable sensibilité.

Partage de ma rencontre personnelle avec Monsieur Stephen Lewis Kuhn.

Publié le 20 janvier 2022
par Paul

Photo de Steve Kuhn

Steve Kuhn sur l'arrière de la pochette de l'album "Trance"
© Photo : Odd Geir Sæther

Qui est Steve Kuhn ?

C'est dans mes premières années d’initiation au jazz que j’ai pu découvrir Stephen Lewis Kuhn,  pianiste de renom originaire de Brooklyn. Je n’ai jamais pu me faire à l’idée que son nom n’ait jamais été propulsé en haut des affiches des plus grands clubs de jazz.

Il joua pourtant avec les plus grandes pointures du milieu : il fut notamment le sideman de John Coltrane au sein de son mythique quartet avant d’être remplacé par McCoy Tyner.

Bio et discographie

Steve Kuhn est né le 24 mars 1938 à New York.  Pianiste de jazz, compositeur, arrangeur, chef d'orchestre ou encore professeur... Steve Kuhn a joué aux côtés des plus grands jazzmen : Coltrane, Ron Carter, Steve Swallow, Jack DeJohnette, Pete La Roca, Ornette Coleman, Don Cherry... pour ne citer qu'eux !

Discographie complète : Discogs.com >

Bien que fort connu des aficionados, il est pour moi le pianiste qui m’a le plus touché. Tant bien par son jeu, que par ses grands talents de compositions et d’expérimentations.

Parfois déconcertant, parfois dissonant, il peut être rebutant. Mais vous ne pourrez pas ignorer l’incroyable sensibilité dont il fait preuve lorsque ses doigts parcourent les touches de son piano.

Extrait issu d'une prestation du Steve Kuhn Trio au Berlin Jazztage (1969).
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Impossible de résumer ici la totalité de sa discographie : elle s’étend sur des décennies, voltige entre les styles et les influences. Mais j'aimerais partager avec vous certains de ses projets immanquables qui ont ponctué différents instants de ma vie.

Premier tête à tête avec Steve

Ma première rencontre avec l’homme fut en parcourant les bacs de jazz de mon disquaire... je tombe alors sur la pochette d’un live de 1972 enregistré à New-York : au fil de ses improvisations, Kuhn alterne entre un Rhodes (piano électrique) et un piano acoustique.

Pochette de l'album

Pochette de l'album "Steve Kuhn Live in New York", 1972 - Voir les crédits >

Car oui, nous parlons bien ici d’un live avant-gardiste : certes linéaire, mais qui se retrouve systématiquement propulsé vers des envolées à la fois délirantes et structurées. Ce qui touche le plus dans cet enregistrement, c’est Kuhn lui même qui ponctue la représentation avec des poèmes de sa composition, qu’il dépose comme un cadeau sur la musique. Ces vers, au premier abord sans logique, sont pourtant de véritables bijoux de rythme.

C’est à cet instant que je réalise que Steve Kuhn était un musicien hors champ, un outsider qui exprime sa sensibilité par des biais que je n’avais encore jamais rencontrés chez un pianiste.

Le début d'une addiction

Mes recherches me mènent alors rapidement vers un autre de ses albums, sorti un an plus tôt sur le même label (Buddah Records). Désormais incontournable, ce disque éponyme est certainement le plus prisé chez les collectionneurs. Fort heureusement, à l'instant où vous lisez ces lignes, le label Italien Eating Stranding nous propose une réédition deluxe qui paraitra dans quelques semaines.

Nous retrouvons ici Kuhn dans une atmosphère et une approche similaire à son live. Sa voix vient accompagner un jeu puissant, qui frôle la transe par moment, brodé de poésie, de lyrisme et de mélancolie. Une œuvre qui pour moi reflète au mieux l’âme complexe du pianiste.

Pochette de l'album

Pochette de l'album "Steve Kuhn", 1971 - Voir les crédits >

Dans cet album, le percussionniste Airto Morreira ne manque pas à l’appel : il apporte un mysticisme certain au projet, une dimension unique. Le quartet de cordes qui accompagne les musiciens est également un pilier majeur de l’enregistrement : il apparait ici en tant qu’hommage au compositeur et arrangeur Garry McFarland, décédé la même année et avec qui Kuhn enregistra quelques années auparavant.

Son album "The October Suite"

Car en effet, avant de s’aventurer dans les méandres du free-jazz, Steve Kuhn voyagea dans le vaste monde de la musique classique, dont il est issu avant tout. Il fut même à l’origine de la création de la « Virtuoso Serie » sur le légendaire label Impulse Records en 1967.

Pochette de l'album

Pochette de l'album "The october Suite", 1967 - Voir les crédits >

Il en restera cependant le seul signataire. Cette unique tentative de la maison de disque à mêler jazz et éléments classiques donna naissance à l’un des disques les plus iconiques jamais produits par le label (à mon humble avis). C’est avec une approche bien plus élégante et standard qu’on y retrouve notre pianiste... bien qu’on distingue déjà le potentiel du jeune prodige alors âgé de 28 ans ! Un romantisme certain, exprimé à sa manière sur une base modale unique (et parfois soudainement libérée), qu’il arrive à fusionner avec brio aux compositions de McFarland.

Un disque qui résonne encore aujourd’hui, tant par sa complexité que sa modernité, et qui ne peut être ignoré d'aucun amateur de jazz.

La révélation : Watch What Happens !

Avançons maintenant d’une année dans sa discographie. Nous sommes toujours en 1967 : Kuhn vit alors à Stockholm et enregistre quasiment d’une traite un nouveau projet nommé "Watch What Happens !", cette fois ci avec une formation trio.

Pochette de l'album

Pochette de l'album "Watch what happens !"  (réédition japonaise de 2016) - Voir les crédits >

Cette formation lui permet d’exprimer toute la force de son instrument. Il s’impose ici avec un jeu de soliste qui le place dans la catégorie des musiciens les plus sensibles de sa génération, non loin de son confrère Bill Evans.

Bien que plus classique dans son ensemble, l’album est un bijou d'inventivité qui ne peut laisser indifférent l'auditeur qui rencontre la première fois le pianiste. Il est le facteur révélateur de la précision dont Kuhn sait faire preuve à tout instant. Il est annonciateur de ce que l'artiste deviendra : un soliste de renom qui, malgré un jeu des moins conventionnel,  n'en reste pas moins accessible à la plus large audience.

Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus grand

Une grande partie de la discographie de Steve Kuhn fut produite sur le label ECM Records. On notera notamment son album « Trance » paru chez la fameuse maison allemande.

Manfred Eicher, son producteur de l’époque, l’aidera à faire murir son univers sonore et le poussera alors vers un public plus large. Cette maturité le mènera même à enregistrer avec différentes voix telles que celle de Karin Krog (avec qui il partagera ses poèmes et compositions). Ils dépassent ensemble les frontières du genre et nous font goûter à l’underground bien gardé du jazz européen des années 70.

Pochette de l'album

Pochette de l'album "Trance", 1975 - Voir les crédits >

Steve Kuhn ne cessera jamais au fil des années de développer le son qu'on assimile à son nom. En l'écoutant au fil de ses formations diverses et variées, vous ne pourrez pas manquer la force indéniable que ce musicien exerce sur ses confrères  : vraisemblablement un trait commun aux plus grands noms du Jazz.

L’histoire de Steve Kuhn continue encore aujourd’hui : il se produit régulièrement en public, le plus souvent en trio (formation où il excelle et où il est le plus à même d’exprimer son art). Si vous voyez un jour son nom en tête d’affiche, il est impératif et non-négociable de vous procurer un ticket.

Laissez vous porter par la musique de Stephen, qui résonna un jour en moi comme l’une des plus belles révélations que la musique ait pu m’offrir à ce jour.

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