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Attention, rareté : Focus sur un disque unique -dans tous les sens du terme- produit à très peu d’exemplaires et sans publicité, en dépit d’un pedigree relativement lisible.
Publié le 13 octobre 2021
par Chris Alberto Newbell
Sinti Houn Brazil - Babik Reinhardt [France 1973 CBS]
Le disque Sinti Houn Brazil trouve sa place dans le vaste répertoire Fusion. Pendant trente-cinq minutes suspendues, cinq musiciens qui ne font qu’un déroulent un étonnant univers, éthéré et électrique – seul la batterie n’est pas branchée...
Fusion & 70's
Les premiers morceaux "Fusion" apparaissent dans les années 70. Le terme désigne l’expression musicale des mélanges culturels, fruits de la mondialisation naissante et d’un esprit hippie pas encore fané.
Le leader de la session est Jean-Jacques Reinhardt dit Babik, discret "fils de" dont la discographie tient sur les doigts d’une main (enfin, pas celle de Django non plus). Son approche de la guitare électrique est très personnelle, inattendue, instinctive : de quoi ne pas le confondre avec son père !
À vrai dire, on est loin du revival des caves parisiennes lorsque cet album est enregistré vers 1973.
Toutefois, comme dans le registre swing, un second de guitare est à la manœuvre : ce rôle parfois ingrat est tenu par Alex Bonavita, une gloire furtive des scènes jazz méridionales d’alors (cf. le groupe Structure et la compilation Jazz à Marseille). Sa présence est un lien bienvenu avec l’autre soliste de la session, le pianiste Fernando Martins : cofondateur du fantastique Trio Camara, Martins délaisse ici son éclatant piano acoustique pour un Rhodes au son doux et velouté. Le reste du quintet est constitué des inconnus Robert Cradel à la basse et Marcel Sabiani à la batterie.
Le titre de cet opus est aussi évocateur que prometteur, surtout si l’on est en quête de quelque graal au format vinyl…
Les Sintés, ou Sintis, appartiennent à un groupe ethnique nomade de l’ouest de l’Europe qu’on appelle communément « Roms » dans leurs pays d’accueil. Et si Houn renvoie à quelque contrée africaine (à moins que ce ne soit un terme sinti, justement), c’est bien le mot Brazil qui excite spontanément le collectionneur, le musicophile, le curieux, le veinard qui met la main sur cette pépite de la production musicale hexagonale.
Sinti Houn Brazil c’est la rencontre fortuite, improbable, de deux univers musicaux aussi enjoués et originaux qu’ils sont éloignés géographiquement : manouche et brésilien.
Jean-Jacques Reinhardt, dit Babik
Babik et Fernando Martins sont deux passeurs d’âme à la croisée des chemins. L’émigration – cet aspirant mouvement – est leur source d’énergie et a façonné leur art. Leurs bagages surchargés mais légers débordent d’histoires et de tranches de vie.
Babik et Fernando sont deux messagers intercontinentaux dont les langages se confondent magnifiquement : guitare incisive, piano fluide, tels le yin et le yang de la transcendance sonore, unis dans la créativité de l’instant.
Ici pas d’étalage rasoir de technique instrumentale : c’est la sincérité et la complicité qui commandent au mouvement, au service de l’art dans son essence toute spontanée.
Ces deux-là trament un dialogue sensible et élaboré, une joute de notes jamais entendue autre part.
Il en ressort cinq compositions inédites et homogènes :
Angoisse et Mélancolie et ses progressions harmoniques aventureuses, est transpercé d’une guitare virevoltante et imprévisible sur fond rythmique tonique (en plus de la guitare, compter une batterie nerveuse en montagnes russes et une basse vibrante presque synthétique).
Modo l’Art et ses cocottes de Rhodes pourraient être samplées comme le furent celles des Blackbyrds.
Evasion pour Guitare et Pour Morchille au tempo groovy/downtempo inattendu, sont délicats d’écrin moelleux.
‘tit Nego en apothéose nous envoie sans crier gare en Amérique du Sud, et nous y abandonne sitôt le thème ré-exposé.
Sinti Houn Brazil est un aller sans retour ni détours vers l’inconnu musical. L’émotion est palpable à l’issue de la découverte : il y a de la mélancolie, agitée ou méditative selon les moments, comme du saudade envoûté (oui, vous avez bien lu).
Il y a aussi de la surprise,car cette musique est très singulière – et elle ne s’est pas renouvelée ailleurs, parole. Certes la production d’ensemble paraît limitée et les textures sonores auraient pu être mieux équilibrées. Mais qu’est-ce en comparaison du sentiment d’avoir trouvé un trésor ?
Sur cet album lorgnant vers le jazz-rock – alors en plein boom en Europe – mais dans une version artisanale bien atypique, les musiciens expriment leur vécu à nul autre pareil, sans chercher à copier les productions américaines par des gimmicks éculés ou des arrangements grandiloquents. Sinti Houn Brazil est un artefact inouï dont l’écoute réconforte quant à la possibilité de s’émerveiller et de se faire plaisir.
À Babik et Fernando, merci du fond du cœur !
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